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Pour lui-même, il est donc toujours modeste, plein de scrupules, personnellement incapable de tout exclusivisme, aussi bien comme patriote indien que comme doctrinaire de la Non-coopération. Il n’admet aucune tyrannie, même pour la bonne cause. « On ne doit jamais remplacer l’esclavage du gouvernement par celui des Non-coopérateurs[1] ». Il se refuse aussi à opposer sa patrie aux autres patries ; et son patriotisme ne s’enferme pas dans les limites de l’Inde. « Pour moi, le patriotisme se confond avec l’humanité. Je suis patriote, parce que je suis homme et humain. Je ne suis pas exclusif. Je ne ferais pas de mal à l’Angleterre ou à l’Allemagne, pour servir l’Inde. L’impérialisme n’a pas de place dans mon plan de vie… Un patriote l’est d’autant moins qu’il est un tiède humanitaire[2] ».

Mais ses disciples ont-ils toujours été aussi réservés ? Que devient sa doctrine, aux mains de certains d’entre eux ? Et, par leur intermédiaire, qu’en parvient-il à la foule ?

  1. 8 décembre 1920.
  2. 16 mars 1921.