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LES PRÉCURSEURS

une attitude perpétuellement méfiante, qui se tient sur la défensive, comme si le duc de Savoie était toujours au pied de l’Escalade[1].

Je ne juge point. J’enregistre, en les résumant, les jugements des plus autorisés de ces jeunes gens. Dans l’ensemble, ils concordent assez bien avec mes observations.

Les derniers numéros du Central-Blatt des Zofinger Vereins témoignent d’un libre esprit. On trouve dans le numéro de mai 1917, un article de Jules Humbert-Droz sur la Défense nationale, franchement internationaliste. J’aimerais à attirer l’attention sur la généreuse conférence d’Ernest Gloor, de Lausanne : Le socialisme et la guerre (conférence prononcée à la Fête de Printemps d’Yverdon, en février 1917, et publiée dans les numéros d’avril et mai), et sur son discours, au Grütli lausannois : « Comment nous envisageons notre patrie » ; sur le discours de Serge Bonhôte, au Grütli neuchâtelois : Patrie, qui annonce les temps à venir (numéros de déc. 1916 et janv. 1917). — Je voudrais aussi donner des extraits des articles sympathiques consacrés à la Révolution russe, et surtout de l’ardent salut que lui adresse Max Gerber (numéro d’avril). Mais l’espace m’est mesuré, et la meilleure façon de faire connaître la pensée de ces jeunes gens sera de résumer l’ample discussion qu’ils ont instituée récemment sur l’Impérialisme des grandes puissances et le rôle de la Suisse. Le thème en avait été proposé à toutes

  1. Pourtant, au cours des discussions que je résume plus loin, j’ai été frappé de l’idéalisme clair et hardi de quelques jeunes Romands.