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Quand le mariage fut annoncé, Sylvie suffoqua d’indignation. George fut atterrée. Sans raisonner ses sentiments, elle ne pouvait plus rencontrer Assia ; elle l’évitait maladroitement : quand elle entendait dans l’antichambre la voix de la jeune femme qui entrait, elle sortait précipitamment par une porte de côté ; elle n’aurait pu lui dissimuler son air glacé. — L’air de Sylvie n’était point de glace ; et elle ne cherchait point à le dissimuler. Elle était dure et méprisante. On eût dit que Assia lui eût fait une offense personnelle ; et en vérité, elle n’était pas loin de penser que Marc lui avait laissé ses intérêts à garder, et que l’offense à lui était à elle. — Annette eut beaucoup à faire de s’interposer entre ces gardiens du mort, qui ne leur avait point demandé de le garder, et l’ombrageuse Assia, qui se hérissait comme un chat sauvage contre ces faces hostiles et leur blâme étalé.

Quand Sylvie sut que Annette acquiesçait, elle retourna contre elle sa colère.

Annette dit :

— « Voyons, voyons, laisse vivre ! »

— « Alors, ça ne te fait rien, à toi ?… »