(Et c’était vrai, elle lui ressemblait : celle d’autrefois ! Il la voyait donc encore ainsi ?) Et il ajoutait :
— « Et autour de ton trône, toutes tes victoires. Sont-elles juteuses, toutes ces poires !… Et la petite chandelle à tes pieds, — c’est moi. »
(Le cher polisson ! Il lui écrivait sur une carte ouverte…)
Et il disait encore :
— « Non ! ne fais pas ton menton fâché ! Pardon ! Je suis fou ! Ce soleil doré me grise. Et tout ce qu’on voit, ces vieilles pierres, ces jeunes fleurs, ces belles filles d’autrefois et d’aujourd’hui. Ah ! que c’est beau ! Qu’il fait bon vivre ! Ma chère vieille, pourquoi n’es-tu pas avec nous ? Que tu me manques ! Quand je t’ai vue dans ce tableau, j’ai failli embrasser la Madone. Mais je ne l’ai pas dit à Assia… Tends ton menton !… »
Oui, il devait avoir bu, le fou, un coup de soleil de trop. Qu’il était jeune ! Qu’on se retrouvait jeune, en l’entendant !… Sylvie, riant, tendait son menton ; et elle baisa les lignes sur la carte…
Puis, de nouveau, l’ombre et l’angoisse… Elle compara le jour et l’heure de la carte avec ceux du fait-divers…
— « Non ! impossible !… D’y penser seulement, c’est un crime !… Est-ce que je n’aurais pas été prévenue vingt fois, depuis hier matin ? Vieille folle !… »