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Ils sortirent de l’hôtel assez tard. Ils s’étaient promis de ne rien perdre de cette dernière journée. Mais ils se rendormirent dans leurs lits, et ils firent grasse matinée. Marc et Assia, se réveillant aux bras l’un de l’autre, sursautèrent en entendant sonner onze heures. Mais, « tout compte fait », ainsi que disait la maman, ils ne trouvèrent pas que ce fût du temps perdu.

Annette ne les avait pas attendus. Elle avait laissé un mot sur sa table, pour leur donner rendez-vous un peu avant midi, à l’intérieur du Dôme. Ils l’y cherchèrent et finirent par la découvrir, au plus obscur, dans l’ombre du maître-autel, au pied de la tragique Déposition de Croix. De Michel-Ange, c’était l’œuvre qu’un invincible attrait avait, entre toutes, désignée au cœur d’Annette ; et elle était venue lui faire ses adieux. Ils l’entraînèrent. Assia avait peu de goût pour Michel-Ange, (elle en avait assez peu pour l’art) ; et elle avança dédaigneusement la lèvre, pour manifester son aversion contre ces larves de pierre, emmaillotées de demi-ténèbres, comme d’une toile d’araignée. Et l’araignée était là-haut, tapie, au fond du puits de la coupole, avec ses énormes tentacules.