fabriques. Grève des transports. Le Travail secoue la charge de ses épaules et il dit :
— « Non ! Vous qui prétendez me commander, tâchez donc d’agir sans moi ! Vous ne sauriez même pas, sans moi, exister. Comme ces espèces de fourmis exploiteuses, vous n’êtes capables de manger que ce que le Travail vous a dégorgé. Capitulez ! Rentrez dans le rang ! Et reconquérez, en travaillant, le droit à manger ! … »
« Il n’y a qu’une cause, aujourd’hui, qui soit sacrée. C’est la seule cause du Travail. Tout le reste, foi et culture, raison pure, état social, — tout doit être refait, à pied d’œuvre, sur ces fondations inébranlables du Travail organisé. Mais une telle organisation, en plein combat, réclame des forces d’Hercule… On n’est pas Hercule, il s’en faut ! » pense Marc, qui regarde avec pitié ses bras maigres. « Mais on fera ce qu’on pourra. On donnera tout ce qu’on a — ma vie — et plus qu’on a — ma mort, s’il faut, — toutes mes puissances de dévouement. Si seulement on était un millier — pas plus, dans le monde ! — à en vouloir autant, il suffirait de ce noyau pour que la masse informe s’y agglutinât ; et l’on serait la montagne qui marche… »