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contra le sourire d’Annette, qui comprenait ; et brusquement, elle plongea, elle enfouit sa face brûlante dans le giron de celle qui lisait ses secrets, et elle l’étreignit à pleins bras. Annette cria :

— « Holà ! holà !… Elle va me casser ! »

George confuse, la relâcha. Annette, lui relevant la tête, vit cette figure rouge, heureuse, honteuse, qui avait de grosses gouttes dans les yeux. Le comte Bruno riait ; Annette rit ; et George, essuyant du dos de sa main, comme un garçon, ses pleurs, rit aussi. Et Annette demanda :

— « Mais qu’est-ce qui m’a donné cette fille-là ? »

George répondit :

— « Julien Davy. Je suis sa fille. »

Les larges yeux d’Annette, encore, s’élargirent. Elle ne dit rien. Elle prit aux épaules George, elle la contempla. Et elle dit :

— « Ça va ! Je t’adopte. »