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— « Una niña bonita », comme toi et moi… En veux-tu d’autres ? »

Elle continua :


« Una nitia bonita
Se asomô a su balcon… »


( « Une jolie fille — se tenait à son balcon. — Elle me demanda mon âme : — ]e lui donnai mon cœur. — Elle me demanda mon âme. — Et je lui dis adieu. » )

Assia, muette, avalait sa salive ; et sa main enfonçait ses ongles dans la main d’Annette. Annette se pencha sur sa tête et lui baisa les cheveux :

— « Ne lui dis pas adieu ! » murmura-t-elle.

Assia se recula, irritée :

— « Comment savez-vous ? Qu’est-ce que vous savez ? »

— « Je l’ai nourri. Je sais comme il est goulu, mon garçon ! »

— « J’espère bien qu’il l’est ! » fit Assia. « S’il n’avait pas faim de moi, je n’en voudrais pas. »

— « Mais s’il a faim de plus que de ton lait ? »

— « Je donne ma vie… », dit Assia, répétant la chanson espagnole.

— « …Mais mon âme, je ne la donne pas… », continua Annette.

— « Est-ce que j’ai tort ? »

— « Non, tu as raison ».

Assia se jeta sur Annette, lui prit les bras :

— « J’ai raison ? C’est vous qui le dites ? »

— « C’est moi. »

Assia l’embrassa fougueusement.

— « Attention ! Tu vas te piquer », dit Annette, écartant l’ouvrage et l’aiguille. Puis, elle dit doucement :