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mer. Mais elle s’ouvre du fond du fjord. Il faut que la barque de l’amour franchisse la porte…

Et la barque de l’amour n’est pas tentée d’en sortir. Les grands vents sont tombés brusquement dans le repli abrité du fjord. La barque s’immobilise dans sa flaque d’or.

D’où pourra venir le salut ? De quelle bourrasque imprévue, dont le tourbillon ait son centre au cœur même de l’amour ? Faudra-t-il donc que la lutte se rallume au sein du couple ? Faudra-t-il que la haine souffle dans l’amour, pour que l’amour se ressaisisse, pour que ses voiles se regonflent, et que sa proue enfonce son soc dans la mer ?… Allons, avance ! Dur cavalier qui chevauches la vie, laboure ses flancs de ton éperon ! Laboure les flancs de ces enfants ! Le monde ne marche que sous l’éperon. Il faut marcher. Si tu t’arrêtes, tu tombes… Tu ne tomberas pas ! Je te soulèverai par la douleur.