— « Si j’aime, on m’aime. «
— « Et que puis-je alors, s’il vous aime ? »
— « Vous pouvez. Vous êtes la seule, à pouvoir sur lui. Je Je connais. Je vous connais. Je connais les liens qui vous unissent. Plus étroits et plus intimes que ceux habituels d’une mère avec un fils. »
— « Qu’en savez-vous ? »
— « J’ai lu vos lettres. »
Annette fut suffoquée.
Assia ne pensa même pas à s’excuser.
— « J’ai trop attendu. J’ai voulu l’éloigner, hier au soir. C’était trop tard. Le mal est fait, maintenant. »
— « Le mal ? »
— « Lui, il dirait : le bien… Moi aussi, si je m’écoutais, si je ne savais ce que je sais, ce que je vois venir… Allons, emmenez-le, tandis qu’il en est encore temps ; et dépêchez-vous ! Je n’en répondrais plus, demain… Je vous le prendrai et je ferai son mal. Je ne le veux pas. Mais c’est fatal. »
Annette demanda :
— « Et vous ? »
— « Moi ? Eh bien, quoi ? »
— « Quel est votre bien ? Quel est votre mal ? »
— « Qu’est-ce que cela peut vous faire ? »
— « Je vous demande de répondre. »
— « Cela n’a pas d’importance. »
— « Vous m’avez dit que vous l’aimiez. »
— « Naturellement ! Sans cela, pourquoi vous en parlerais-je ? »
— « Est-ce que vous avez l’habitude de chasser de vous ceux que vous aimez ? »
— « Je n’ai aimé personne avant lui… — Oui. après tout ce que je viens de vous livrer, vous secouerez les épaules. Je les secoue aussi… Et puis, assez ! Cela n’a rien à voir avec la question. Ça ne compte pas pour vous. »
— « C’est à savoir », dit Annette.