Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 5.djvu/279

Cette page n’a pas encore été corrigée

retrouva une vigueur inattendue pour protester : elle voulut qu’on la déposât chez Ruche. Dans le trajet, une fois encore, elle vomit. Jean-Casimir la monta chez Ruche ; il redescendit et rejoignit Marc dans le taxi, le mena chez lui, dans son hôtel. Marc, défait, se laissa conduire ; il n’osait pas desserrer les dents : le cœur était contre l’écluse. Il se trouva, sans savoir comment, dans la chambre de Jean-Casimir, sur sa chaise longue. Jean-Casimir lui disait :

— « Étends-toi ! »

Il eut honte. Il se fit dur. Il dit :

— « Ils ont bien joué ! Nous en avons eu pour notre argent ! »

Jean-Casimir n’en fut pas dupe. Il était trop fin pour reprendre avec lui ce sujet. Il regardait bouillir son café, dans un élégant filtre de voyage. Il le lui fit admirer ; et tandis qu’ils humaient l’arôme de leurs tasses, il prit son sourire d’Arlequin, pour demander :

— « Quelle est la bête ? »

— « La Bette ? » répéta Marc, étonné.

— « Je dis : « la bête de la Bette »… »

— « Je ne comprends pas. »

— « L’as-tu regardée ? »

— « La pauvre fille ! elle ne paie pas de mine. Elle a maigri. »

— « Mais non du ventre ! »

Marc s’exclama… Il avait compris… Ils ne parlèrent plus de Simon, aujourd’hui.