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Suivaient des heures de rude travail, — travail de sape, travail de mines, travail de circonvallation, — en attendant le coup de clairon, ou le klaxon de la charge, et l’assaut… Car Timon, piqué tout de même par les propos de Annette, rentrait en lice et gaillardement joutait avec ses grands rivaux… — Qu’est-ce qu’une Annette faisait là dedans ?… — Elle se le demandait, aux rares moments où le maître la laissait souffler. Mais il y avait alors une telle fatigue, des heures de sommeil à rattraper ! Zut aux pensées ! Laissez-moi dormir ! On se retrouvera demain…

Mais un autre — Marc — ce Marc dont elle se parait orgueilleusement devant Timon — n’attendit pas jusqu’à demain. Il ne lui permit pas de sommeiller. Que sa mère fût devenue la secrétaire de confiance de Timon, le requin Timon, l’écumeur de terres, l’avait jeté dans une consternation, soulevée d’accès de fureur. Il ne l’avait appris que depuis peu, s’étant séparé d’elle, et la boudant ; ce n’était pas dans les milieux de misère où il chassait son pain, qu’il eût entendu parler des relations de Annette avec Timon. Et la première nouvelle qu’il en eut lui vint, à des heures particulièrement tragiques.