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Il était sur un matelas, dévêtu, enveloppé de couvertures. Sous le matelas, un dallage de chambre. Au-dessus, le souffle d’une poitrine, puis un froissement de draps, et la voix de Ruche :

— « Tu es réveillé ? »

Alors, tout lui revint, et il voulut se soulever, mais il retrouva ses membres endoloris ; et Ruche disait :

— « Non, ne bouge pas !… »

Il demandait :

— « Mais où est-ce que je suis ? Où est-ce que tu es ? » sans prendre garde qu’il la tutoyait.

— « Ne t’agite pas ! Tu es à l’abri… »

Il continuait de se retourner :

— « Non, je veux voir… »

— « Tu veux que j’allume ? Rien qu’un instant… »

Elle tourna le bouton d’électricité. Il vit au-dessus de sa tête la tête de Ruche, clignant des yeux. Elle lui avait fait, au pied de son lit, un lit de camp. Il se dressa sur son séant, et son front arrivait au niveau de l’autre couchette ; ses veux coururent sur tout l’entour. Ruche étendue, le mur, la table, et les objets… Déjà Ruche avait éteint…

— « Non, pas encore !… »

— « Assez ! »

Il se rétendit. Mais dans ses yeux toutes les images s’étaient marquées ; et maintenant, l’une après l’autre, il retrouvait leur sens. Ils se taisaient. Marc, se tâtant, dit :

— « Ho ! »

— « Quoi ? »

— « Mes habits !… »

— « Je te les ai enlevés. »

— « Ô Ruche !… »

— « Ils étaient à tordre… À la guerre comme à la guerre !.. »

— « Oh ! C’est honteux ! Je suis venu me faire