lymphatique et crispée, qui n’osait pas bouger et craignait de respirer.
Voyant qu’elle ne pouvait se décider à parler, Annette, pour lui laisser le temps de se reprendre, lui posa quelques questions amicales. Ursule y répondait avec difficulté, se troublait, perdait la mémoire des mots. Sa pensée était ailleurs. Elle aurait voulu aborder un autre sujet, mais elle était terrifiée, à l’idée d’en parler ; elle souffrait, elle n’avait plus qu’un vœu :
— Mon Dieu, comment m’échapper !
Elle se leva :
— Madame, je vous supplie… Laissez-moi m’en aller ! Je ne sais pas ce qui m’a prise. Pardon de vous avoir arrêtée !…
Annette lui prit les mains, en riant :
— Voyons, remettez-vous !… Prenez tout votre temps… Est-ce que je vous fais peur ?
— Non, Madame… Pardon, je voudrais partir… Je ne puis pas parler… Je ne puis pas aujourd’hui.
— Eh bien, vous ne parlerez pas. Je ne vous demande rien… Seulement de rester, encore, quelques minutes ; puisque vous avez bien voulu monter chez moi pour me voir, je profite de la chance, il ne faut pas, à peine entrée, vous envoler.