qu’elle tenait. Marc se récriait de surprise, en broyant les mains du visiteur. Pitan riait dans sa barbe, avec son petit gloussement tranquille et affectueux. À sa vue, Annette se leva et elle l’embrassa. Puis, elle se rappela la présence de son fils, et elle en eut de la gêne. Marc en avait beaucoup plus ; il s’éclipsa sous prétexte d’aller fermer la porte de l’escalier, et les laissa seuls, quelques minutes. Annette et Pitan échangèrent rapidement des paroles émues et souriantes. Marc revint ; et l’entretien à trois se maintint sous le voile, à demi-mots. On voulut retenir Pitan à déjeuner ; mais il était pressé déjà d’arpenter Paris ; il avait à faire le tour des camarades. Marc sortit avec lui. Tandis qu’ils trottaient ensemble :
— Pitan, dit Marc, je sais ce que tu as écrit à ma tante.
— Ah ! répondit le vieux.
Et il en resta là.
Marc avala sa salive :
— Tu t’es dévoué pour nous. Tu as été généreux.
— Moins que ta mère.
— Mais qu’est-ce qu’elle a risqué ?
— Elle ne t’en a rien dit ?