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de doux mots de pitié. Et il se confessait de ce qu’il n’avait jamais encore exprimé tout haut. Elle n’était pas étonnée ; elle accueillait sans heurt, comme si elle en eût déjà fait l’expérience personnelle, le récit non voilé de cette vie intérieure, ces aveux parfois scabreux, ces déviations morales, dont la lecture dans un livre l’eût peut-être repoussée. Elle l’écoutait vraiment comme au confessionnal, dont le secret est sacré ; et celui qui écoute est purifié par le divin amour-charité ; il ne peut être souillé par les aveux, ni révolté ; il participe aux faiblesses de la nature humaine ; celle de l’autre est la sienne ; et il en a pitié, il prend la faute sur lui. Et il aime l’autre davantage, maintenant qu’avec ses doigts il lui a lavé les pieds.