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Mais, angoissé, Marc la touchait, de ses mains tremblantes. Sylvie l’écarta :

— Allons ! laisse-la tranquille ! ne l’agite pas encore !

Et, d’un ton rancunier, elle lui raconta ce qui s’était passé. Annette, le regard attaché au visage de son fils, rectifiait le récit, atténuait l’accident, tâchait de plaisanter, s’accusait…


(Ce qu’elle ne lui dit pas :)

Après le départ de son fils, elle avait la tête perdue. Elle se répétait :

— Il m’abandonnera.

Elle n’avait plus d’espoir. Pour attendre jusqu’au soir, elle se contraignit au travail. Elle dit :

— Qu’il m’abandonne ou non, je ne m’abandonnerai pas.

Malgré son extrême fatigue, elle s’imposa une tâche de gros nettoyage. Elle frotta le plancher, elle astiqua les cuivres, et lava les carreaux. Montée sur une petite échelle pliante, elle venait d’essuyer les vitres de la fenêtre ouverte qui donnait sur la rue ; elle fixait les rideaux… Fut-ce l’échelle qui glissa ?… Eut-elle une syncope de quelques secondes ?… Excès de lassitude et de préoccu-