Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/207

Cette page n’a pas encore été corrigée

le crottin, joues et menton charnus, portant beau, la tête rejetée en arrière, et bombant sa grasse poitrine, — un mélange d’acteur, d’officier, de prêtre, et de gentilhomme-fermier…

Il serre des mains, à droite, à gauche, il salue, de la main, des figures dans la salle qu’ont reconnues ses yeux explorant son public, tandis qu’il semble écouter ceux qui sont près de lui, il s’épanouit, il rit, il répond joyeusement, au hasard, à toute volée, avec des manières bonhomme, onctueuses et cavalières, tour à tour, tout ensemble… Le tumulte de la salle, ce vacarme de vieille marmaille qui parlent tous à la fois, empêche d’entendre les mots… Seulement, ce bourdon de cloche… Il est dans son élément…

— Moi ! Moi !… Cela !… Cette masse de chair ! Ce rire, ces poignées de main !…

Le maigre petit Marc, hâve et fier, comme un tambour d’Arcole, contemple ce gros homme, fleuri, exubérant, avec des yeux sévères. Il est beau, cependant ! Il exerce un attrait. Marc n’y échappe pas. Mais il se méfie. Il le flaire. Il ne reconnaît pas l’odeur. Il l’attend, au parler.

Brissot commence à parler… Et Marc lui est livré.