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France. Il ne s’y refusait jamais ; il était toujours prêt ; sa compétence était égale sur tous les sujets, — avec l’aide, bien entendu, de secrétaires actifs et informés : (il en avait une équipe). Son dévouement à son parti — à ses partis — et à sa gloire, n’avait de pair que ses poumons. Rien ne les lassait.

Ce zèle et cet organe, également magnifiques, furent bien utiles à la République, pendant la Grande Guerre. Elle les mobilisa. Roger Brissot fut chargé de convaincre le monde, et le peuple de France, des vérités premières, pour lesquelles ils devaient jusqu’au bout se ruiner. Il fut expédié en missions lointaines. Il avait bien fait mine de reprendre, au début de la guerre, ses galons de commandant de réserve, dans la cavalerie ; et même, il fut, en cette qualité, attaché quelque temps au grand Q. G., solidement assis au château de Compiègne. Mais on lui fit comprendre qu’il servirait plus efficacement le pays dans les tranchées d’Amérique ; et il y prodigua son souffle, sans l’épuiser. Au reste, à ses nombreux voyages et traversées, toujours en route pour Londres, New-York, la Turquie, la Russie, et presque tous les pays neutres ou alliés, il courut quelques