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Roger Brissot avait, depuis 1900, parcouru une brillante carrière. Des causes retentissantes, ses succès au Palais, ensuite au Parlement, le mirent au premier rang. À la Chambre, il se tenait aux limites de deux partis : radical, socialiste, attentif aux voies d’eau, toujours prêt à passer de l’un à l’autre bateau. Plusieurs fois ministre, et de tous les portefeuilles : instruction publique, travail, justice, et même, un temps, marine — ainsi que ses collègues, il ne se sentait pas moins bien à sa place en ce fauteuil qu’en cet autre : tous les sièges sont pour tous les séants ; et ce n’est, après tout, dans l’un ou l’autre bureau, que la même machine, dont le maniement est le même. Quand on en sait le doigté, le reste — les administrés — est de peu d’importance. Et ce qui compte, en somme, c’est l’administration.

À traiter tant de sujets, il avait enrichi son