Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 4.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée


Dans ces entretiens du soir et de la nuit, ils ne s’étaient presque rien dit — sinon l’essentiel : qu’ils s’étaient retrouvés et qu’ils marchaient ensemble. Mais les confessions précises du cœur et de l’esprit, ils les avaient reculées ; ils les reculèrent encore, durant les jours suivants. Peu à peu, seulement, Annette apprit comment, depuis un an, la pensée de son fils avait évolué, à l’égard de la guerre et de la société. Et, avec émotion, elle lut entre les mots — (car ils avaient autant de pudeur, lui à le dire en face, et elle à l’écouter) — la découverte qu’il avait faite de l’âme de sa mère, et le culte qu’il lui vouait.

Mais les aveux pénibles, qui pesaient sur le cœur de Marc, il ne se décidait pas à les faire. Annette ne tenait point à les provoquer. Cependant, elle perçut qu’il en resterait obsédé, tant qu’il n’aurait pu s’en délivrer : alors, elle aida