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força à s’étendre, il lui enleva ses chaussures, il l’aida à défaire ses vêtements ; elle ne résistait plus : c’était bon de s’abandonner à quelqu’un qui voulait pour elle et qui l’aimait…

…Qui l’aimait… Il l’aimait donc ?… Fatigue de penser !… Elle remit à demain… Et lui, fut peut-être heureux d’avoir une raison pour attendre de s’expliquer. Une seule question était urgente. Il la retournait sur sa langue. Il ne l’avait point dite, quand sa mère, couchée, s’excusa d’être si lasse :

— C’est honteux de venir, pour se faire dorloter ! … Pardonne-moi, mon petit !… Moi, qui étais si forte !… Mais je ne tiens plus debout. Je n’ai pas dormi depuis plusieurs nuits… Assieds-toi près de moi. Raconte-moi ce que tu as fait aujourd’hui, comment tu m’as manquée, à l’arrivée…

Il raconta, d’une façon embrouillée, ses allées et venues. Elle ne suivait pas le fil de ses phrases ; bientôt, le sens même des mots lui échappa ; mais le son de sa voix la caressait. Ses yeux se fermèrent. Il interrompit son récit, se leva, la regarda, s’écarta, à regret. Sa question le brûlait toujours… Il revint, hésitant, se pencha sur la dormeuse. Elle rouvrit les yeux… Il arrangea son