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Marc reçut, le matin, la dépêche qui lui annonçait le retour de sa mère. Il sursauta d’émotion. Depuis qu’elle l’avait quitté, elle ne lui avait envoyé qu’une carte, à son arrivée en Suisse. Il lui écrivait, chaque jour. Mais aucune de ses lettres, Annette ne les avait lues. Elles avaient échoué à la poste restante de la petite ville suisse, qu’Annette avait quittée, le lendemain de son arrivée ; et dans son désarroi, elle n’avait pas songé à donner une adresse où faire suivre. Ce silence, qu’il croyait voulu, le glaçait.

Il habitait l’appartement abandonné. Quoi qu’eût pu dire Sylvie, il avait refusé de reprendre logis chez elle. Il se prétendait assez grand pour habiter chez lui. Il y restait avec l’absente. Elle était autour de lui, disséminée ; il cherchait, mais en vain, à regrouper ses traces invisibles sur ces objets, ces meubles, ces livres et son lit. Il