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Don pour don ! Apprends à prendre et à garder, — et à durer ! Ame de nuage ! Esprit du vent !…

Il était tenu en arrêt, front baissé, sous les rudes paroles et les yeux, où maintenant un rire s’éveillait. Alors, elle lâcha prise, rit franchement, et dit :

— Rentrons !

Ils redescendirent en silence. Elle, devant. Il attachait ses yeux à la nuque d’or bruni. Il eût voulu que la descente ne finît jamais.

Avant d’atteindre aux premières maisons, Annette s’arrêta. Elle se retourna, et lui tendit les mains. Ainsi qu’au premier soir, dans le camp de prisonniers, il s’inclina vers elles et les couvrit de baisers. Annette les dégagea, les mit sur les épaules de Franz, le regarda dans les yeux, et dit :

— Adieu, mon enfant !

Elle rentra seule chez elle ; et elle n’attendit pas au lendemain matin, comme elle avait promis : elle partit, dans la nuit.

Le lendemain, Erika et Franz vinrent, pour prendre congé. Ils trouvèrent la cage vide. Ils en eurent regret. — Et ils furent soulagés.