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soleil couchant. Ses joues étaient empourprées par le fouet de la bise et par le vent de colère qui se levait dans son cœur. Côte à côte avec Franz, elle ne le regardait pas, elle regardait devant, la tête haute, avec une moue de dédain qui souriait. Elle rayonnait de force et de fierté. Franz la contemplait ; et son ramage se tut. Le silence brûla. De l’éloignement méprisant où elle s’était retirée, elle perçut sur son corps le feu du regard qui la parcourait. Elle continuait de sourire. Mais un dernier coup de passion souffla sur elle, comme sur la tête des arbres dont les ailes l’enveloppaient, la bise. Elle dit à ces yeux, qu’elle voyait sans les regarder :

— Tu me découvres enfin !…

Et, s’adressant à la rivale absente, en bas, là-bas, sous ses pieds, celle dont les jambes malades n’eussent pas été capables de gravir la pente escarpée, elle lui criait :

— Si je veux !… Je l’ai. Viens le reprendre !…

Mais elle ne le voulut pas.

Un flot de sang passa devant ses yeux, avec l’incendie du soleil couchant. Puis, la muette frénésie tomba, comme le soleil derrière les monts. Elle eut un frisson bref, se leva, et debout sur le