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Jusqu’à l’heure de l’arrivée, Annette fut tranquille. Elle avait maintenant la faculté instinctive d’écarter les pensées gênantes ; elle ne les supprimait pas, elle les remettait à plus tard.

À la dernière station seulement, elle éprouva un trouble. Elle se pencha à la fenêtre du train en marche, pour voir venir à elle la petite gare connue… Oui, tout était pareil à ce que son souvenir avait laissé. La petite gare était là. — Mais lui, n’y était pas…

Annette, de la frontière, lui avait télégraphié son retour. Mais, en ces temps de guerre, le dieu aux talonnières avait des semelles de plomb… Et puis, le cher garçon, on ne doit jamais compter sur lui !… Annette ne s’étonnait point ; tout de même, elle fut déçue.

Elle prit le chemin du chalet. À mi-distance, elle vit Franz qui venait. Sa joie battit des ailes, mais