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ce que Franz disait de sa santé. Mme  de Wintergrün répondit que ce cher M. de Lenz se portait au mieux, que les deuils, grâce à Dieu, passent vite, à cet âge, qu’il était aimable et gai, qu’il habitait maintenant dans la même maison qu’elles, et qu’elles le regardaient comme de leur famille…

Annette fut rassurée. Elle le fut, au delà de ce qu’elle aurait souhaité. Elle dormit mal, la nuit qui suivit, et les autres nuits, après. Elle haussa les épaules, et refoula une pensée. Mais la pensée, tenace, sourde, revenait. Sa dignité tint bon, encore une semaine. Puis, un matin, au lever, elle céda. Annette se résolut au départ. Elle ne se donnait pas de raisons. Il fallait…

En ces mêmes journées, Marc était tout brûlant du désir de se rapprocher de sa mère. Il avait laissé perdre les premières semaines. Il comptait sur un hasard, qui ne s’était pas produit. Maintenant, il cherchait à provoquer l’occasion. Mais on ne le peut qu’à deux ; et il était seul à jouer : sa mère ne faisait pas attention à la partie. Il ne la quittait pas, il guettait ses regards, il devançait ses désirs. Elle aurait dû remarquer ses attentions : il ne les lui avait pas, jusqu’alors, prodi-