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— La paix ?… Je ne sais. La paix ?… Peut-être. Mais ce n’est point la mienne. Mais la paix n’est point là…


« Car la paix n’est point l’absence de guerre.
C’est la vertu qui naît de la vigueur de l’âme. »


Et la paix engourdie de la vieille province, calfeutrée dans le cercle de ses coteaux de vignes et de champs, bien calée au Centre de la France, — où le canon de la guerre ne résonne qu’assourdi — d’où le flot des armées se détourne, comme d’un massif immuable un fleuve en ses circuits, — (jusqu’à deux ans plus tard, quand les Américains viendront y installer un camp, dont le mouvement distraira un moment, et ennuiera bientôt l’ennui ensommeillé des habitants) — cette paix a l’odeur de ces classes de collège, où, porte et fenêtre closes, et le poêle ronflant, corps et âmes des petits hommes mijotent dans leur jus.