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Il hausse l’épaule, découragé.

Ah ! Le monde entier est contre elle !… Le monde est contre lui, aussi. Mais elle lui en veut, à lui ! Il donne raison au monde. Il se soumet. Pourquoi ?…

Ils se soumettent aussi, les deux ouvriers des mansardes : Perret (sellerie-maroquinerie) et Peltier (monteur-électricien). Ils étaient prêts à marcher contre la guerre. Mais puisqu’on ne marche pas contre, il faut bien marcher avec. Un autre choix n’est pas laissé. Socialistes ils sont, partis de la même conviction. Mais d’où l’on part, l’on s’éloigne. Et ils ne sont pas tous deux à la même étape.

Perret croyait, dur comme fer, il y a huit jours encore, qu’il n’y aurait plus de guerre :

— Tout ça, c’est des foutaises de journaux, et du bluff de ces joueurs de poker, ministres et diplomates autour de leur tapis vert. Et d’ailleurs, si ces maquignons de peuples nous em…, on les mettra au pas. Nous sommes un peu là ! Nous, de l’Internationale, Jaurès, Vaillant, et Guesde, Renaudel, Viviani, et tous les syndicats. La division de fer. Et tous les camarades de l’autre côté du mur, ceux de l’Allemagne… Écoute un peu, Peltier ! Déjà, ces jours derniers, nous (les nôtres) et