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bout d’un instant, les deux hommes semblaient être venus ensemble du pays, pour saluer au passage Annette. Ils prirent congé et se dirigèrent vers le comptoir. Le paysan connaissait les aîtres et les gens. Il échangea tranquillement avec le buffetier quelques mots traînants. Puis, il sortit, sans se presser, par une porte de côté. Franz portait pour lui un panier de bière en canettes, qu’il venait d’acheter. Annette remonta dans son wagon. Le train partit.

De la vitre de son compartiment, elle aperçut, sous le ciel éteint, parmi les champs luisants de neige, qu’encerclait la dure barrière des monts, la route blanche, où s’éloignait, cherchant la fente dans la haie des nations — ces prisons — une carriole, qui portait l’ami vers l’ami mourant.


Fin du Tome I
de MÈRE ET FILS