Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/326

Cette page n’a pas encore été corrigée


Pitan était prêt. Son plan était au point. Il en avait vérifié sur place tous les détails. Il se chargeait d’aller cueillir Franz à son camp et de le mener au train, où Annette le piloterait jusqu’à la dernière station avant la douane française. Là, un ami de Pitan viendrait prendre l’oiseau et, par des voies détournées, le guiderait à la frontière. Une auberge s’y trouvait, qui, par fortune singulière, chevauchait les deux pays : une porte ouvrait sur la France, et l’autre sur la Suisse. C’était un jeu, de passer. Le plus gros à risquer était le morceau que Pitan s’était réservé. Annette était ménagée. Son rôle n’était pourtant pas sans dangers. Elle devait se munir, à Paris, de deux billets pour la Suisse ; or, pour les obtenir, il lui fallait présenter, au guichet de la gare, deux passeports, régulièrement timbrés pour la destination et la date arrêtées. Pitan s’était fait fort de lui procurer un passeport, dont le signalement répondît à celui de Franz. Mais, pour une raison ou une