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garçons. Il se donne beaucoup de mal pour ne pas vous ressembler. C’est pour cela que je vous connais

— Je le gêne. Il me fuit.

— Ne courez pas après ! La vie est comme une piste. Elle tourne en rond. Vous n’avez qu’à attendre. Plus il s’éloigne de vous, plus il se rapproche de vous.

Il s’épanouit. Annette rit. Ils sont en pays de connaissance : Marc. Ils sont amis. Après avoir parlé de lui, Pitan dit à Annette :

— En quoi puis-je vous être utile, madame Rivière ? Est-ce à propos de lui ? Annette rougit un peu qu’il ait démasqué son prétexte mensonger.

— Non, ce n’est pas pour lui. Mais, c’est vrai, je suis venue pour un conseil que vous pourrez me donner. Excusez-moi si j’ai tourné autour, avant de vous en parler !

— Oh ! j’ai bien vu, tout de suite… Il n’y a pas à vous excuser. Avec leur Union Sacrée, ils ont réussi à ce que chacun soit obligé de se méfier de l’autre. « Ne parlez pas ! Motus ! Gare à qui vous écoute !… » Quand vous êtes venue (confession mutuelle !) j’ai tenu ma langue, moi aussi.

— Je ne la tiens plus, dit Annette. Vous ferez de moi ce que vous voudrez.