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gaine, au grain d’encens : — « Toi qui es toi, qui n’es qu’une fois ! Je veux ton secret !,.. »

— Pour quoi en faire ? Pour le rejeter, après la satiété ? Les cœurs d’adolescents, ces petits rongeurs, sont avides d’avoir et ne savent rien garder. Il est mieux que le trésor qu’ils convoitent soit à l’abri de leurs dents.

Il l’était, chez Annette. Elle avait beau s’offrir, de ses belles lèvres souriantes, elle ne possédait point elle-même la clef du coffret où reposait le secret de son être, elle ne pouvait en faire don. C’était heureux pour elle. Que de fois, dans sa vie, elle l’eût gaspillé ! L’asile inviolé prenait, pour Marc, l’attrait, pour un petit Northman, d’un sanctuaire à forcer.

Il comptait sur les congés de Pâques pour s’en rendre maître. De ne la voir point arriver, il se rongeait les ongles. Quand elle parut enfin, plus d’une semaine perdue !… Il fallait se hâter de renouer l’intimité, tant de fois offerte par elle, et par lui refusée. Il s’attendait à ce qu’une fois de plus elle lui en fournît l’occasion, comme aux vacances dernières ; et, après s’être fait prier, cette fois, il y condescendrait…

Mais, cette fois, Annette avait l’esprit occupé d’autres pensées. Elle ne lui faisait aucune avance pour parler. Il avait ses secrets ? Fort bien ! Il