Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/281

Cette page n’a pas encore été corrigée

car tous ses projets futurs étaient subordonnés à ce qu’il était, lui.

Depuis tant de jours déjà, elle le voyait au travers de l’amour de l’ami, qu’elle n’était pas sans trouble, à l’idée de le rencontrer. À force de partager les pensées de Germain, elle avait épousé son affection ; elle venait, chargée de lui ; ses yeux n’étaient plus libres : c’était lui qui voyait. Tendre plasticité de l’esprit féminin, que la femme connaît, qu’elle combat et cultive : elle en sait les dangers, elle en sent les douceurs ; dès que se relâche le contrôle de la volonté, elle s’y alanguit et s’abandonne à la pente…

Dans le compartiment de chemin de fer, qui approchait d’Angers, Annette calmait dans sa poitrine les battements du cœur impatient de Germain.