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Germain Chavannes n’était apparenté à Mme de Mareuil, née Seigy, que par le mariage de sa sœur avec un des frères de Seigy. Mais les deux familles étaient depuis longtemps en rapports étroits d’intérêts et de sympathie. Toutes deux, très anciennement enracinées dans le pays. Leurs terres se touchaient. Leurs différences d’opinions avaient toujours été plus apparentes que réelles. Le républicanisme des Chavannes avait les pâles couleurs ; le rouge discret des premiers temps s’était atténué graduellement ; il en restait un rose qui, s’il n’allait jusqu’au blanc, se mariait avec lui fort agréablement. Leur richesse, honorable et solide, ne contribuait pas peu à combler les fossés qui bornaient, plus qu’ils ne séparaient, leurs propriétés. (En tout temps, en tout lieu, les propriétés sont parentes.) Surtout, le goût de la terre, qu’ils exploitaient eux-mêmes — une vingtaine de fermes, comme une couvée de poussins picorant la contrée — l’attachement au pays et le culte de l’ordre, qui, s’il n’est la reli-