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L’acte d’Annette fit grand bruit. On le discuta dans toutes les maisons. S’il n’eût été publiquement approuvé par la jeune Mme  de Mareuil, on l’eût condamné sans discuter. Sur une telle caution, quelques-uns acquiescèrent. Beaucoup furent scandalisés. Tous en conservèrent une irritation cachée. En admettant qu’elle eût raison, on ne saurait tolérer qu’une étrangère au pays vienne vous donner — et sur quel ton ! — des leçons de dignité.

On se tut, cependant, quand on sut — (tout se sait, en quelques heures, dans la petite ville) — que Mme  de Mareuil était venue le lendemain faire visite à Annette, qu’elle ne l’avait point trouvée et lui avait laissé une invitation. Annette était sous l’égide. On remit la rancune à la prochaine occasion. Le principal du collège, qui manda Mme  Rivière, se contenta de lui adresser un avertissement discret : — « Son patriotisme n’était pas en question ; qu’elle s’abstînt de l’exprimer