Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 3.djvu/168

Cette page n’a pas encore été corrigée

issue était bloquée… Il est vrai qu’une fois sorti, il aurait pu ne pas rentrer. Il en avait menacé, mi-riant, mi-sérieux, pour tâter le terrain, son Cerbère. Sur le même mode ironique, elle lui répondit, en retroussant sa lèvre sur les canines :

— Mon bel ami, il t’en cuirait.

— Eh ! qu’est-ce que tu pourrais faire ?

— Je te ferai afficher parmi les chiens perdus. Et tu peux être tranquille : où que tu sois, j’ai mes gens, je te trouverai, et je te fais empoigner.

— Alors, tu as des attaches avec la police, maintenant ?

— S’il le fallait absolument. Je ne recule devant aucun moyen… Mais je n’ai pas besoin d’elle. J’ai ma police à moi. Tes amies, mon ami, n’ont rien à me refuser.

Marc bondit d’indignation :

— Qui ? Qui ? Ce n’est pas vrai !… Ainsi, je suis vendu ? Je ne puis avoir un ami, sans être livré ! Je n’ai pas un, pas un, à qui me confier !…

— Si fait, mon beau. Tu en as un sous la main.

— Et c’est ?

— Moi.

Marc fit un geste de colère, qui repousse.

— Cela ne te suffit pas ?… Je le comprends, petit pacha !… Eh bien ! c’est pour ta pénitence. …Va, je ne te dispute pas le droit d’aimer et d’être aimé. C’est le pain quotidien de toute