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moindre intimité, il n’y fallait pas songer. Il opposa à sa mère le même air butté. Sylvie, prenant Annette à part, l’engagea à ne pas insister. Elle avait déjà eu assez de peine à obtenir que Marc ne décampât point du logis, pendant la journée du dimanche, pour ne pas avoir à causer avec sa mère ; elle avait arraché de lui l’engagement que les apparences au moins seraient gardées. Le reste… on verrait plus tard ! Son instinct lui disait qu’il est des entêtements d’enfant qui doivent être ménagés. C’était un point malade. Sylvie se promettait d’y remédier aussi ; mais la première condition était de ne pas sembler s’en occuper. — Annette était trop passionnée pour pouvoir admettre la sagesse de sa sœur. Sylvie ne lui en fit point part. Elle la regardait comme une autre blessée, qui n’avait pas moins besoin d’être soignée ; mais de cette cure-là, elle ne pouvait se charger. Annette seule devait être son propre médecin. Tout ce que Sylvie pouvait faire, pour l’instant, était qu’entre le fils et la mère le mal ne s’envenimât point.

Annette se résigna à ne point arracher le secret de l’hostilité de son fils. Et la nuit du dimanche, elle repartit de Paris. Dans son affliction, elle emportait du moins l’impression rassurante des mains sages entre lesquelles était remis l’inquiétant adolescent.