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heureuse. Et n’importe comment que ça soit, je dis d’avance que ça sera bien. Ma Sylvie, on a eu bien du mal et bien du bien, ensemble, on a rudement travaillé, on s’est quelquefois querellé, mais on était toujours de solides compagnons. Je t’ai souvent agacée ; je n’étais pas, je savais bien, celui qu’il t’aurait fallu : mais on est ce qu’on est, et j’ai fait de mon mieux. Ne m’en veux pas, si je n’ai pas réussi, comme je voulais. Embrasse Annette et Marc. Nous n’avons pas toujours été pour eux ce que nous aurions dû. Je voudrais que tu t’occupes un peu plus du petit. Nous n’avons pas d’enfant. Tu devrais tâcher de l’associer plus tard à notre maison… Je ne peux pas continuer. Je ne suis pas fort. Et ce papier, qu’est-ce qu’on peut dire dessus ?… Je t’embrasse. Ah ! Sylvie. Je voudrais tenir ta main. Adieu, ou au revoir. Ton mari fidèle qui pense à toi, à vous, et qui pensera à vous, de bien loin, de dessous. Loin ou près, je me dis que c’est la même terre, et que tes pieds marchent dessus. Adieu, ma bonne femme, ma chère vieille, ma petite belle, mon amour. Merci pour tous. Prends courage. Ça me fait gros cœur de partir. — Ah ! mon Dieu !

« Léopold. »

« Il y a une quittance Gribelin, cent quinze