Il me riposte :
— Eh ! foireux !…
Vlan ! l’obus lui pète au nez… Ce qu’il a pris, le frère !… Il n’en est rien resté… »
Il se tordait de rire. Et les gosses avec lui. Annette écoutait, stupéfiée. Qu’y avait-il sous ce rire ? Le souvenir d’une bonne farce ? Une excitation nerveuse ?… N’y avait-il rien, dessous ?
Elle prit le rieur à part. Elle lui dit :
— Enfin, Corveau, là-bas, est-ce vraiment si plaisant ?
Il la regarda et essaya de blaguer encore. Mais elle ne riait pas. Alors, il dit :
— Pour dire le vrai, ça n’est pas beau.
Et, au bout d’un instant, il déversa des confidences amères. Annette lui demanda :
— Mais pourquoi ne le dites-vous pas ?
Il fit un geste découragé :
— On ne peut pas. Ils ne comprendraient pas… Et puis, ils ne voudraient pas… Et puis, à quoi ça sert ? On ne peut rien.
— Parce qu’on ne veut rien.
— Ce n’est pas à nous, de vouloir.
— Et qui donc, sinon vous ?
Il fut interloqué :
— Mais les autres, les chefs.
Inutile de poursuivre, de lui rappeler :