Page:Rolland - L’Âme enchantée, tome 2.djvu/308

Cette page n’a pas encore été corrigée

pas sur les raisons humanitaires, fournirent des arguments pour discréditer la cause. Philippe trouvait ses partisans chez les ennemis de la société. Il répondait lui-même dans un grand journal, carrément, à toute volée. Mais cette tribune risquait de lui manquer : car au journal les lettres de protestation affluaient. Il fit des conférences, il parla dans des meetings tumultueux. Sa violence égalait celle de ses contradicteurs. Ils épiaient une imprudence de langage, dont ils pussent l’assommer. Mais le rude jouteur restait maître de ses emportements, et il ne se laissait pas entraîner d’une ligne au delà de ce qu’il voulait dire. Il se fit une popularité énorme d’emballements, de dérision, et de haine. Dans la poussière du combat, il respirait à l’aise.

Mais au milieu de cette tempête, que comptait Noémi ?