Ils ne la quittèrent point qu’ils n’eussent emporté la promesse qu’Annette avec son gamin viendraient dîner, un soir prochain, en toute intimité.
Annette eut peu de plaisir à cette amitié renouée. Elle en distinguait la fadeur. Les années de solitude morale lui avaient donné un flair sauvage. Il ne fait pas bon s’écarter trop du monde : on a peine à y rentrer ; on est devenu sensible à son odeur de cadavre sous les fleurs. Dans le quiet intérieur des Mouton-Chevallier, Annette ne se trouvait pas à l’aise ; leur bonheur conjugal ne lui faisait pas envie… « Bénin, bénin, bénin… », comme on dit dans Molière… Non, merci ! Pas pour moi !… Elle était à une heure où elle avait besoin d’âpres souffles de vie…
Eh bien, qu’elle soit satisfaite ! La bénigne Solange va les lui procurer…