d’autres, qui ne valaient pas les premières. Ou bien, elle était prise de brusques élans de tendresse.
— Tante Annette ! Tante Annette !
— Eh bien, qu’est-ce qu’il y a ?
— Je t’amoure… Oh ! Dieu, comme je t’amoure !
Annette riait de l’énergie qu’elle y mettait.
— Pas possible !
— Oh ! je t’aime, à la folie !
(Car, en étant sincère, elle était aussi comédienne, de nature).
— Bah !… J’aime mieux, sans folie.
— Tante Annette ! Je veux t’embrasser.
— Tout à l’heure.
— Tout de suite. Je veux. Viens, viens !
— Oui.
Elle finissait tranquillement de se peigner. Odette se retournait dans le lit, dépitée, en rejetant les draps de tous les côtés.
— Ah ! cette femme n’a pas de cœur.
Annette, éclatant de rire, laissait tomber son peigne, courait au lit.
— Petit masque, ou as-tu été pêcher cela ?
Odette l’embrassait avec furie.
— Allons, allons… tu m’étouffes… bon ! me voilà décoiffée !… jamais je n’arriverai à m’habiller aujourd’hui… Monstre, je ne veux plus de toi !
La voix de la petite se faisait anxieuse, prête à pleurer.
— Tante Annette ! aime-moi !… Je veux que tu m’aimes… Je t’en prie… aime-moi !
Annette la serrait dans ses bras.
— Ah ! faisait Odette, d’un accent pathétique, je donnerais mon sang pour toi !
(Une phrase de roman-feuilleton, qu’elle avait entendu lire, à l’atelier.)
Marc, quand il était le témoin de ces effusions, avait sa lippe dédaigneuse et, les mains dans ses poches, les