— Mais il veut tout avoir !
De rire, Sylvie, se tordit comme un petit poisson.
— Ah ! Canette ! grande sotte !… Niquedouille !…
(Il lui paraissait si simple de dire ce qu’on voulait, de donner ce qu’on voulait, et de garder, sans le dire, tout le reste ! Elle avait une ironie affectueuse à l’égard des hommes et de leurs exigences. Ils ne sont pas très malins !…)
— Mais moi non plus, je ne le suis pas, dit Annette.
— Oh ! pour cela ! fit Sylvie. Tu prends tout au sérieux.
Annette en convint, contrite.
— C’est malheureux, tout de même !… Je voudrais être comme toi. Tu as de la chance !
— Changeons ! Passe-moi la tienne ! dit Sylvie.
Annette n’avait aucune envie de changer. — Sylvie la quitta réconfortée.
Tout de même, Annette ne se comprenait pas ! Elle était intriguée.
— Curieux ! se disait-elle, je veux tout donner. Et je veux tout garder !…
Le lendemain, — c’était la veille du départ — tandis qu’achevant ses préparatifs, elle recommençait de se tourmenter, une singulière