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LES AMIES

Christophe dit, avec une malicieuse naïveté :

— Nous voici veufs, maintenant !

M. Langeais se mit à rire. Il aimait bien Christophe, qu’il avait appris à connaître. Ils se dirent au revoir, et chacun alla de son côté. Ils avaient de la peine. Mais c’était un mélange de tristesse et de douceur. Seul, dans sa chambre, Christophe pensait :

— Le meilleur de mon âme est heureux.

Rien n’avait été changé à la chambre d’Olivier. Il était convenu entre les deux amis que jusqu’au retour d’Olivier et à sa nouvelle installation, ses meubles et ses souvenirs resteraient chez Christophe. C’était comme s’il était encore présent. Christophe regarda le portrait d’Antoinette, il le plaça sur sa table, et il lui dit :

— Petite, es-tu contente ?