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Christophe n’avait pu se dispenser de venir encore à une des soirées de l’ambassade d’Autriche. Philomèle chantait les lieder de Schubert, de Hugo Wolf, et de Christophe. Elle était heureuse de son succès et de celui de son ami, maintenant fêté par une élite. Même dans le grand public, le nom de Christophe s’imposait de jour en jour ; les Lévy-Cœur n’avaient plus le droit de feindre de l’ignorer. Ses œuvres étaient jouées aux concerts ; il avait une pièce reçue à l’Opéra-Comique. D’invisibles sympathies s’intéressaient à lui. Le mystérieux ami, qui plus d’une fois avait travaillé pour lui, continuait de seconder ses désirs. Plus d’une fois, Christophe avait senti cette main affectueuse, qui l’aidait en ses démarches : quelqu’un veillait sur lui, et se cachait jalousement. Christophe avait tâché de le découvrir ; mais il semblait que l’ami se fût dépité de ce que Christophe n’eût pas cherché plus tôt à le connaître, et il restait insaisissable. Christophe était distrait d’ail-

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