traité, que Christophe avait signé sans le lire, — duquel il résultait, selon la règle ordinaire des traités que souscrivaient alors, en ces temps très anciens, les éditeurs de musique, — « que M. Hecht était subrogé dans tous les droits, moyens et actions de l’auteur, et avait, à l’exclusion de tout autre, le droit d’éditer, publier, graver, imprimer, traduire, louer, vendre à son profit, sous telle forme qu’il lui plaisait, faire exécuter dans les concerts, cafés-concerts, bals, théâtres, etc., l’œuvre dite, publier tout arrangement de l’œuvre pour quelque instrument et même avec paroles, ainsi que d’en changer le titre… etc., etc. ».
— Vous voyez, lui dit-il, que je suis fort modéré.
— Évidemment, dit Christophe, je dois vous remercier. Vous auriez pu faire de mon septuor une chanson de café-concert.
Il se tut, consterné, la tête entre les mains.
— J’ai vendu mon âme, répétait-il.
— Soyez sûr, dit Hecht ironiquement, que je n’en abuserai pas.
— Et dire, fit Christophe, que votre République autorise ces trafics ! Vous dites que l’homme est libre. Et vous vendez la pensée à l’encan.