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LA FIN DU VOYAGE

nant quoi, elle recommençait. Quand elle en eut pris l’habitude, elle cessa de s’en amuser ; et la comparaison devint plus agressive : au lieu de se compléter, les deux mondes opposés se firent la guerre. Elle se demanda pourquoi Olivier ne possédait pas les qualités, voire un peu les défauts, qu’elle goûtait à présent chez ses amis parisiens. Elle ne le lui disait point ; mais Olivier sentait le regard de la petite compagne qui l’observait sans indulgence : il en était inquiet et mortifié.

Néanmoins, il n’avait pas encore perdu sur Jacqueline l’ascendant que l’amour lui donnait ; et le jeune ménage eût continué assez longtemps sa vie d’intimité tendre et laborieuse, sans les circonstances qui vinrent en modifier les conditions matérielles et rompirent son fragile équilibre.

Quivi trovammo Pluto il gran nemico…

Une sœur de Mme  Langeais vint à mourir. Elle était veuve d’un riche industriel, et n’avait point d’enfants. Tout son bien passa aux Langeais. La fortune de Jacqueline en fut plus que doublée. Quand l’héritage arriva, Olivier se souvint des paroles de Christophe sur l’argent, et dit :