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Le jour même où Christophe recevait cette nouvelle, qui lui faisait entrevoir enfin, après des années de misère, des horizons plus calmes et la victoire au loin, une autre lettre d’Allemagne lui arriva.

C’était l’après-midi. Il était en train de se débarbouiller, en causant gaiement avec Olivier, d’une chambre à l’autre, quand la concierge glissa sous la porte une enveloppe. L’écriture de sa mère… Justement, il se disposait à lui écrire ; il se réjouissait de lui apprendre son succès, qui lui ferait tant de plaisir. Il ouvrit la lettre. Il n’y avait que quelques lignes. Comme l’écriture était tremblée !


« Mon cher garçon, je ne vais pas très bien. Si ça t’était possible, je voudrais bien te voir encore une fois. Je t’embrasse.

Maman. »

Christophe poussa un gémissement. Olivier, qui travaillait dans la chambre à côté, accourut, effrayé. Christophe, incapable de parler, lui montra la lettre sur la table. Il continuait de gémir, sans écouter ce que disait Olivier qui, d’un coup d’œil,

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