sur les rayons, remplissaient la chambre. Elle était exiguë, basse de plafond, mal éclairée ; et pourtant elle avait comme un reflet de la limpidité des yeux qui l’habitaient. Tout était propre, bien rangé, comme si la main d’une femme y avait passé ; et quelques roses dans une carafe faisaient entrer un peu de printemps entre les quatre murs, ornés de photographies de vieux peintres florentins.
— Ainsi, vous êtes venu, vous êtes venu me voir ? répétait Olivier avec effusion.
— Dame ! il le fallait bien, dit Christophe. Vous, vous ne seriez pas venu.
— Croyez-vous ? dit Olivier.
Puis, presque aussitôt :
— Oui, vous avez raison. Mais ce n’est pas faute d’y avoir pensé.
— Qu’est-ce qui vous arrêtait ?
— Je le désirais trop.
— Voilà une belle raison !
— Mais oui, ne vous moquez pas. J’avais peur que vous ne le désiriez pas autant.
— Je me suis bien inquiété de cela, moi ! J’ai eu envie de vous voir, et je suis venu. Si cela vous ennuie, je le verrai bien.
— Il faudra que vous ayez de bons yeux.
Ils se regardèrent en souriant.
Olivier reprit :
— J’ai été sot, hier. Je craignais de vous avoir déplu. C’est une vraie maladie que ma timidité : je ne puis plus rien dire.